Les pieux battus ouverts typiques des ouvrages maritimes et portuaires nécessairement situés en terre et mer obligent de plus en plus à confronter les pratiques de l'ingénierie géotechnique « onshore » et « offshore » d'autant plus que ces dernières années ont vu le diamètre de ceux-ci croître significativement : les pieux battus ouverts dans le domaine maritime et portuaire atteignent couramment 1,2 à 1,6 m.

A partir de différents retours d'expérience, cet article a pour objectif de dresser un état de l'art sur trois problèmes fondamentaux qui peuvent se poser lors du dimensionnement de tels pieux :

• le calcul de la capacité portante des pieux en phase projet au moment où aucun essai de chargement n'est disponible : différentes méthodes de calcul (NF P 94-262, API, etc.) sont comparées tenant compte ou pas de la formation d'un bouchon à la base du pieu. Les conditions probables de formation d'un bouchon sont discutées ainsi que des principes de base de conception notamment lorsque le pieu est soumis à des efforts axiaux de traction ou transversaux ;
• l'analyse des essais de chargement dynamique et statique afin de définir des critères de battage : différents aspects sont discutés comme la relation entre la portance Rc, l'énergie de battage E et le nombre de coups N par unité de longueur avec l'analyse de différentes corrélations basées sur différentes mesures de chantier ou la prise en compte des effets de cicatrisation. L'objectif est d'établir une démarche permettant de définir des critères de battage pertinents ;
• les procédures à adopter lorsque le terrain dans lequel le pieu est battu ne permet pas d'atteindre pour des profondeurs raisonnables les portances souhaitées : la mise en place de diaphragme et l'utilisation d'un matériau de remplissage préalable au battage sont évoquées.